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Amicale des Corses de l'Isère et des amis de la Corse. Association loi 1901. Grenoble, Dauphiné, Isère.

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vendredi 30 décembre 2011

Tour de France 2013



Pour sa centième édition, en 2013, la prestigieuse "Grande Boucle" passera par la Corse. La nouvelle, officialisée, depuis déjà quelques temps, suscité déjà, dans l’île, un engouement important. Une effervescence digne des plus grandes manifestations sportives. Mardi dernier, dans les salons de la Région, le parcours détaillé a été présenté par Christian Prudhomme, Directeur du Tourde France et Paul Giacobbi, président du Conseil Exécutif de Corse deux des responsables de ce projet. Le troisième -et le plus important puisqu’il en est l’initiateur- Pierre Cangioni, refuse d’être sous les feux de la rampe. Humble, il évoque simplement et se contente d’évoquer "une compensation due à l’insularité" pour les deux seuls départements à n’avoir jamais abrité la moindre étape du Tour. L’ancien journaliste exprime son sentiment sur cet événement unique.
Vous êtes à l’origine de la venue du Tour de France, en 2013, en Corse. Comment cette idée, est-elle née ?
Je souligne, tout d’abord, que je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée ! Qui n’a pas rêvé de voir le Tour passer en Corse ? Les premières discussions ont eu lieu en 2004 avec Jean-Marie Leblanc, ancien directeur du Tour de France. Pour diverses raisons, notamment la sécurité ou plus généralement l’insularité avec toute la problématique qu’elle pouvait occasionner pour ce type de manifestation, il n’a pas souhaité prendre ce risque. Cela s’est avéré plus facile avec son successeur Christian Prudhomme que je connais très bien pour l’avoir eu comme journaliste à la Cinq. Il est venu en Corse, a découvert un décor propice au cyclisme, et décidé de le relever ce défi. Nous avons œuvré, dans un premier temps, pour l’organisation du critérium international. Puis, tout s’est enchaîné.
Il fallu, au préalable, convaincre les politiques.
Ils ont été favorables à ce projet. Le seul souci réside sur le fait que nous étions avance sur le dossier mais les élections territoriales de mars 2010 ont modifié la donne. Il a fallu reprendre le dossier. À cet effet, il convient de souligner l’efficacité de Paul Giacobbi qui a fait en sorte que nous soyons dans les temps. Finalement, en décembre 2010, le vote à eu lieu à l’unanimité à l’Assemblée de Corse.
Vous êtes le principal "artisan" de cette initiative. Que cela vous inspire t-il ?
Je n’aime pas me mettre en avant, ce n’est guère dans mes habitudes. Sur le plan personnel, je ne retire rien de cela, ce n’était pas le but de recherché. Je dirai simplement que j’ai fait, eu quelque sorte, le "go beetween" entre Michel Prudhomme et Paul Giacobbi. Le premier a souhaité déplacer le Tour en Corse et le second a accepté de l’accueillir.
Le choix du centième Tour de France est-il anodin ou réfléchi ?
C’est un choix symbolique. On est une île et ce n’est pas évident d’y faire venir une telle compétition. C’est une compensation par rapports aux inconvénients de l’insularité. Au moment où le Tour devient, de plus en plus, européen -c’est sa vocation- et même peut-être, à terme, mondial, partir de Corse pour la centième édition, c’était, je pense, quelque chose de fort. Un beau symbole.
Que pensez-vous des retombées ?
C’est le plus grand coup de projecteur que la Corse n’aura jamais eu. On verra des images de l’île retransmises toute la journée dans le monde entier. C’est quelque chose d’extraordinaire que l’on ne reverra pas de sitôt. Durant trois jours, nous aurons 200 participants, 4500 personnes, 2500 véhicules, 180 semi-remorques de matériel TV et une retransmission dans 190 pays avec 10 millions de téléspectateurs. C’est quelque chose d’unique.
Et pour le cyclisme insulaire ?
Il appartient plus à Paul Antoine Lanfranchi, président du comité ou Dumè Bozzi, CTS d’évoquer ces retombées. J’espère, simplement, que cela boostera l’essor de la discipline. Ce fut le cas aux Pays-Bas même s’il n’y a aucune commune mesure puisque c’est une nation où le cyclisme est fortement implanté. En Corse, le potentiel existe mais la situation géographique est plus propice à l’éclosion de grimpeurs que de rouleurs.
Le choix des étapes ?
On a choisi les quatre villes portuaires les plus importantes (Ajaccio, Bastia, Porto-Vecchio et Calvi) et un itinéraire alternant le plat et la montagne. Les coureurs auront à franchir, dès le deuxième jour, un col de 2e catégorie (Vizzavona, 1161 mètres), c’est l’une des premières fois dans l’histoire du Tour. On aura donc, Porto-Vecchio-Bastia, Bastia-Ajaccio et Ajaccio-Calvi qui ne sera également pas évident avec plusieurs cols.
On dit que le Tour de France cycliste est le troisième événement sportif le plus important après la coupe du monde de football et les JO. Qu’en pensez-vous ?
C’est vrai à la différence près que lors des JO et de la coupe du monde de football, on ne voit, en dehors de quelques sujets dits d’ambiance sur le pays, que les stades. Le tour de France cycliste est diffusé sur les chaînes de TV durant toute la journée. France 2, par exemple, prend l’antenne à 7h du matin et la rend à minuit. Et l’on diffuse, toute la journée, des images et des sujets sur la région sans compter l’étape en elle-même, qui constitue un véritable coup de projecteur. Il n’y a aucune commune mesure.
Le centre de presse sera installé sur un bateau, en mer. Pourquoi cette idée ?
Il a fallu tenir de l’originalité de cette "formule". C’est un cas unique puisque nous sommes une île. Nous aurons 1500 journalistes avec leur matériel. Aucune structure, dans l’île, n’est susceptible d’accueillir un tel nombre avec les contraintes que cela implique. Nous avons donc opté pour un bateau qui fera escale dans les quatre ports qui abritent les trois étapes. Par ailleurs, les coureurs et leur état major seront à terre. Quant au reste, officiels et direction, ils seront également logés à bord. C’est une idée que j’avais eu à l’époque où, avec mon ami le regretté Rodolfo Sabbatini (promoteur ndlr), nous avions envisagé d’organiser, du temps de Carlos Monzon, un championnat du monde de boxe en Corse. Il aurait drainé plus de 5000 personnes et l’idée avait consisté à organiser ce combat sur un bateau. Malheureusement, cela n’a pas pu se faire.
Cette venue du Tour de France en Corse constitue une "première". Sera t-elle renouvelée ?
Je pense que, compte tenu de nombreux paramètres, ce sera très difficile même cela ne reste pas impossible. L’évolution actuelle duTour tend, comme je l’ai dit précédemment, vers son extension au niveau européen et mondial. Il est déjà parti de pays frontaliers tels que la Belgique, l’Allemagne, ou les Pays-Bas. Mais l’Irlande ou la Grande Bretagne ont été également choisies. Aujourd’hui, des pays lointains tels que le Japon ou le Qatar ont déposé leur candidature.
Interview réalisée par Philippe Peraut