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jeudi 14 juillet 2011

En ce jour de fête Nationale, quelques informations sur la fête Nationale Corse.

Sans chauvinisme particulier à célébrer, la Corse a aussi sa fête Nationale.

8 décembre, fête nationale Corse

Pour une île fortement liée au cours de l’histoire à la papauté nulle surprise que la date choisie pour célébrer la nation soit celle prévue pour les festivités de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, vraiment nulle surprise ?

L’Immaculée Conception protectrice de la Corse


Il n’y a presque pas de doute quant au choix de l’Immaculée Conception comme protectrice de la population de l’île de beauté, il fut fait ainsi lors de la Consulte de Corté du 30 janvier 1835.

Les membres de la Consulta fixèrent en effet au premier des vingt-deux articles du texte qui en découla : "Le royaume élit pour sa protectrice l’immaculée conception de la Vierge Marie , dont l’image sera empreinte sur les armes et les drapeaux, et l’on en célèbrera la fête, dans tout le pays, par des salves de mousquèterie et de canon, conformément à ce qui sera prescrit par la junte".Le préambule de la Constitution Théodorienne du 15 avril 1736 confirmera également ce haut patronage céleste. Nous devons donc à cet acte que le drapeau national Corse soit alors certes blanc mais avec la Vierge en lieu et place de la tête de maure, le Dio vi salvi, Regina, etc. Le seul problème qui se pose c’est qu’il n’y a vraisemblablement jamais eu de Consulta à Corté en janvier 1735 et que d’ailleurs les 22 articles sont dans leur majorité des reprises de ceux votés à Orezza le 8 janvier précédent.


La vérité sur la Consulta di Corti de 1735


Voilà un sous-titre qui va nous valoir quelques accusations de révisionnisme de l’histoire de Corse toutefois ce n’est pas nous qui mettons les premiers les pieds dans le plat mais Renée Luciani dans son Edition critique des Mémoires de Sébastien Costa parue en 1972 puis Francis Pomponi, François Casta, Fernand Ettori et Ange Rovere co-auteurs du Mémorial des Corses, livre II, 1570-1796, publié en 1980, ces mécréants prétendant que la Consulte du 30 janvier 1735, qui est pourtant à l’origine de la première Constitution de la Corse et qui comportait à ce titre la déclaration d’indépendance, n’a sans doute jamais existé.

Ces auteurs fondent leur position sur le fait que si Consulte il y avait eu on en aurait certainement retrouvé les traces dans les mémoires de Sébastien Costa qui était ni plus ni moins que le rédacteur à qui l’on attribue le texte de la Consulte des 6 à 8 janvier 1735, or il n’en est rien.

Nous nous joignons bien volontiers à leur hypothèse corroborée par le fait qu’à Orezza les trois Primats élus (Don Louis Giafferri, Hyacinthe Paoli et André Ceccaldi) se séparent puis se fâchent, qu’au surplus les Mémoires de Costa laissent entendre qu’à la fin du mois ils étaient tous ailleurs qu’à Corté, mais cela signifie-t-il pour autant que le texte du 30 janvier 1735 est un faux ? Certainement pas ! Du moins à notre avis.

Il semble en effet acquis que le texte d’Orezza, constitué par les 15 "chapitres" rédigés par le juriste Costa, visaient essentiellement à servir d’armature juridique à l’organisation institutionnelle étatique nouvellement créée, pour autant pouvaient-ils valoir seuls Constitution ou celle-ci, il s’agit ici de la première Constitution de l’île, se retrouve t-elle plutôt dans le texte de Corté du 30 janvier 1735 ? A notre avis la première Constitution de la Corse indépendante est bien celle du 30 en ce qu’elle emporte également déclaration de rupture des liens avec Gênes, proclamation d’Etat outre la mise sous la protection de l’Immaculée Conception pour autant, nous l’avons dit il y a peu de chance qu’une consulte s’y soit réunit à cette date par conséquent il se pourrait bien qu’elle y ait seulement été proclamée et, bien que décidée à Orezza, ait été complétée les jours suivants par les articles qui firent passer le texte de 15 chapitres à 22.

Pour nous le délai entre ce vote d’Orezza et sa proclamation de Corté pourrait ainsi s’expliquer par une vaine recherche dans l’intervalle d’un Roi pour le Royaume, les historiens ont ainsi mis en évidence que les "primats" voulurent abandonner la Corse à la protection du Roi d’Espagne puis du Roi de France qui tous deux refusèrent, ils accordèrent d’ailleurs ce titre au Roi Théodore l’année suivante, preuve s’il en fallait que la Vierge ne pouvait être qu’une Reine temporaire pour un si petit royaume ; on ne peut non plus écarter que le choix d’une proclamation faite à Corté ne serait-ce que sur le papier et même en l’absence des primats était mieux à même se symboliser l’importance de cette décision (il valait mieux en effet Corté, symbole de la lutte nationale que Orezza pour celà), par ailleurs le choix de l’Immaculée Conception pourrait même donner un indice supplémentaire même si minime que l’intégralité du texte de Corté a en réalité été décidée à Orezza puisqu’il faut se souvenir qu’en ces temps l’Immaculée Conception n’est pas encore une fête officielle pour les catholiques romains dont font partie les corses.

Ce sera en effet Pie IX qui par sa bulle papale Ineffabilis Deus du 8 décembre 1854 consacrera le dogme de l’Immaculée-Conception de la Bienheureuse Vierge Marie mettant ainsi un terme à l’opposition farouche que se livraient à ce sujet (celui de savoir si oui ou non Jésus avait été conçu sans que soit commis le pêché originel) les dominicains et les franciscains, et justement il est amusant de souligner que la Consulte d’Orezza s’est justement réunie dans un couvent tenu par des pères franciscains qui alors avaient peut-être suggéré fortement de choisir la célébration de l’immaculée Conception quand bien même, par exemple, le 15 août aurait très bien pu faire l’affaire en étant plus consensuel y compris en Corse même où franciscains et dominicains co-existaient.

Pas de Consulte donc à Corté le 30 janvier 1735 mais un texte pouvant être valablement regardé comme la vraie première constitution de la Corse même si rédigé et voté à Orezza quelques jours plus tôt sinon il faudra bien se résoudre à considérer que c’est légalement de 1736, et donc de la Constitution du Royaume de Corse de Théodore, que nous vient cette fête nationale du 8 décembre.

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